Texte du Podcast par Francis Kohn – Postulateur de la cause de canonisation du Serviteur de Dieu Pierre Goursat
Rechercher l’humilité Accepter notre pauvreté
Je soulignerai d’abord combien l’humilité est fondamentale dans l’itinéraire spirituel de Pierre Goursat, puis je montrerai qu’il était profondément imprégné par la “petite voie” de l’enfance spirituelle de sainte Thérèse de Lisieux.
Pierre Goursat et l’humilité
En 1933 Pierre Goursat fit un séjour au Plateau d’Assy pour soigner la tuberculose dont il était atteint. Il avait 19 ans et était alors tiraillé entre un fort appel spirituel et un désir de réussite humaine. Un jour, il sentit fortement la présence de son frère Bernard qui était mort à l’âge de 11 ans. Pierre racontera plus tard : « C’est comme s’il m’avait dit : « Tu ne penses plus beaucoup à moi. C’est parce que tu es pris par l’orgueil ». Et il ajoutait : « Je me suis retrouvé à genoux aux pieds de mon lit et, quand je me suis relevé, j’étais complètement transformé »1
1) CE QU’EST L’HUMILITÉ ET SON IMPORTANCE DANS LA VIE CHRÉTIENNE
Après avoir précisé ce qu’est l’humilité et rappelé qu’elle est la vertu chrétienne par excellence, je m’attacherai ensuite à montrer comment Pierre Goursat a mis en priorité l’humilité au coeur de son existence.
Le mot “humilité” provient du latin “humilis” qui signifie “petit”, “bas”, “servile”. L’humilité nous situe en vérité vis-à-vis de Dieu, de nous-même et des autres.
D’abord être en vérité devant Dieu. L’humilité nous permet de reconnaître et d’aimer Dieu comme Celui est qui la plénitude de l’être et l’infinie perfection du bien ; elle nous donne de comprendre qu’il est le “Saint”, le “Tout-Autre”, qu’il nous dépasse infiniment. L’humilité est donc cette vertu par laquelle Dieu nous révèle qui Il est, et en conséquence, qui nous sommes, ce qui nous porte à nous abaisser devant lui : « L’orgueil humain baissera les yeux, l’arrogance des hommes sera humiliée, le Seigneur sera exalté, lui seul, en ce jour-là » (Is 2, 11-12).
L’humilité découle donc de l’acceptation de notre condition de créatures et de la reconnaissance de notre radicale dépendance vis-à-vis de Dieu. Nous ne possédons rien que nous n’ayons reçu de Lui et nous n’existons que par Lui. L’humilité avive en nous le sens de la transcendance de Dieu et fait grandir en nous la crainte filiale qui nous porte vers l’adoration : « Le fruit de l’humilité, c’est la crainte de Dieu » (Pr 22, 4). Elle n’implique pas seulement notre intelligence, mais aussi l’adhésion du cœur qui s’exprime envers Dieu par la reconnaissance et la gratitude.
En second lieu, l’humilité nous situe dans la vérité à l’égard de nous-même. Elle nous montre ce que nous sommes réellement et nous fait reconnaître nos limites, mais également nos qualités et les dons que nous avons reçus. Elle nous préserve de l’orgueil, de l’illusion qui nous fait croire que nous sommes des “gens bien” et que nous pouvons nous hisser vers Dieu par nos propres efforts. Elle nous permet de progresser dans une juste estime de nous-même, sans nous dévaloriser ou à nous dénigrer.
Enfin, l’humilité nous situe avec exactitude par rapport aux autres. Elle nous permet de voir le bien qui est en eux, de les considérer à leur juste valeur et nous rend capables d’admettre leurs qualités, telles qu’elles sont, sans que nous cherchions à nous comparer à eux : « N’accordez rien à l’esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun, par l’humilité, estime les autres supérieurs à soi » (Ph 2, 2-3).
L’humilité nous ouvre aux autres et favorise la charité et la communion entre les personnes : « Revêtez des sentiments de bienveillance, d’humilité » (Col 3, 12-13). Nous sommes ainsi incités à imiter le mouvement d’abaissement de Jésus, le Fils de Dieu, qui a pris notre humanité, acceptant par amour d’être humilié et de donner sa vie pour nous sur la Croix (cf. Ph 2, 6-11). L’humilité nous invite à nous abaisser et à suivre ce même mouvement d’abaissement, non seulement devant Dieu, mais aussi devant nos frères.
Tous les saints considèrent que l’humilité est essentielle. Voici ce que certains en disaient. Saint Grégoire le Grand la présente comme « la maîtresse et la mère de toutes les vertus ». Cassien dit : « L’humilité est la maîtresse de toutes les vertus; c’est le fondement le plus solide de l’édifice spirituel ». Pour St Basile, « le progrès de l’âme, c’est l’humilité » et St Augustin affirme : « Notre perfection même, c’est l’humilité ». Elle rend possible en nous l’action divine, comme le précise St Thomas d’Aquin : « L’humilité rend l’homme docile et ouvert aux exigences de la grâce. Il devient ainsi soumis en toutes choses aux desseins de Dieu quels qu’ils soient ». St Bernard affirme : « Seule l’humilité plaît à Dieu ». Ste Thérèse d’Avila ajoute : « Tant que nous sommes sur cette terre, rien ne nous est plus utile que l’humilité ». Le Curé d’Ars exprimait de façon simple et imagée son importance pour notre vie chrétienne : « L’humilité est aux autres vertus ce que la chaîne est au chapelet. Enlevez la chaîne, et tous les grains s‘échappent. Otez l’humilité, et toutes les vertus disparaissent ».
2) L’HUMILITÉ SUPPOSE L’ACCEPTATION DE NOTRE PAUVRETÉ : «NOUS SOMMES DE PAUVRES TYPES»
Quand il était jeune, Pierre était passionné d’histoire et d’archéologie, s’intéressait aux civilisations antiques et son désir le plus cher était de devenir Conservateur de musée. Il renonça ensuite à ces projets pour mettre le Seigneur en première place dans sa vie, il comprit qu’il était peu de choses vis-à-vis de Dieu, mais que ses faiblesses n’étaient pas un obstacle pour accueillir l’amour de Dieu qui a une prédilection particulière pour les pauvres : « Il relève le pauvre de sa misère » (Ps107/106, 41). Cette prise de conscience “révolutionna” toute son existence qui en fut radicalement changée : Pierre accepta alors ses faiblesses et ses limites (sa pauvreté personnelle, son manque de forces physiques…). Il choisit de vivre la voie de l’humilité : « Et qu’on comprenne bien que l’essentiel, c’est l’humilité, c’est la pauvreté, c’est la conscience de sa misère »2
Dans la Bible, le Seigneur dit : « Je suis avec l’homme contrit et humilié » (Is 57, 15) et « Celui sur qui je porte les yeux, c’est le pauvre et l’humilié » (Is 66, 2). Pierre Goursat a toujours cherché à s’abaisser devant Dieu et s’effacer devant les autres : « Celui qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé » (Lc 18, 9-14). Pierre vivait intensément la première des Béatitudes qui résume toutes les autres : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvres » (Mt 5, 3). Après avoir médité ce verset du prophète d’Isaïe « Ne crains pas, vermisseau de Jacob » (Is 41, 14), Pierre répétait à ses frères de maisonnée : « Oui, je suis un pauvre vermisseau, mais je ne crains pas ». Il mettait ainsi en pratique l’exhortation de saint Paul : « Ne vous surestimez pas plus qu’il ne faut vous estimer » (Rm 12, 3). Pierre avait en effet beaucoup de lucidité sur lui-même, il se considérait comme “un pauvre type” et répétait souvent à ses proches : « Tant qu’on ne s’est pas rendu compte qu’on est un pauvre type, on n’a rien compris ».
Lors d’une retraite Fraternité de Jésus, Pierre explicitait sa pensée : « Nous sommes de pauvres types. Et plus on est de pauvres types, plus c’est merveilleux. Parce que ça nous donne l’humilité, ça nous humilie et c’est seulement dans l’humilité, comme disait Silouane, qu’on reçoit le Saint-Esprit. Ça c’est extraordinaire, c’est vraiment le Saint-Esprit. Alors essayons d’avoir l’humilité »3
Saint Paul écrit : « Jésus Christ, pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin de vous enrichir par sa pauvreté » (2 Co 8, 9). La pauvreté n’était pas qu’une attitude spirituelle pour Pierre ; elle se traduisait très concrètement dans sa vie. Il était désintéressé, très détaché des biens matériels, de l’argent. Lorsqu’il était Secrétaire général de l’Office Catholique Français du Cinéma, il se contentait d’un petit salaire. Son mode de vie, d’une grande simplicité, surprenait les visiteurs qui le rencontraient dans son appartement ou ensuite sur la Péniche. Il vivait très sobrement et ne possédait presque rien. Il se montrait très généreux et donnait le peu qu’il avait. Un proche qui lui avait offert un pullover neuf, bien chaud, s’étonna que Pierre ne le porte pas ; il réalisa que celui-ci l’avait donné à quelqu’un qui en avait besoin.
3) DEVENIR HUMBLE SUPPOSE UN LONG APPRENTISSAGE
Pierre Goursat n’ignorait pas que l’humilité est le fruit d’un long apprentissage et qu’il serait présomptueux de vouloir l’acquérir par soi-même, sans compter sur l’action de la grâce. Il soulignait qu’elle implique un long apprentissage : « Ça vous [demande] un acte d’humilité, ça, c’est vrai. C’est une question d’habitude. C’est une deuxième nature. Et après, on en prend l’habitude. Et vous faites des actes d’humilité. A force de faire des actes d’humilité, eh bien, petit à petit, vous obtiendrez l’humilité »4
Si l’action de la grâce divine transparaissait en Pierre Goursat, particulièrement à la fin de sa vie, c’est parce qu’il avait toujours combattu la tentation d’orgueil. Il suppliait Dieu dans ses temps d’oraison de le changer. Pierre, qui avait une forte personnalité et était très indépendant d’esprit, savait par expérience que se détacher de l’amour propre et de la vanité, que renoncer à la volonté de puissance, exigent une ascèse permanente. C’est en effet à travers toutes les situations de la vie quotidienne qu’il nous est donné d’apprendre à vivre l’humilité : « Pour [acquérir] l’humilité, il faut faire des actes d’humilité, disait Pierre. Et pour faire des actes d’humilité, souvent il y a des humiliations. Alors notre amour-propre en prend un bon coup, c’est un peu embêtant. Alors il faut commencer par des toutes petites choses ! »5
Acquérir l’humilité suppose que nous apprenions à accepter les contrariétés, les échecs et les contradictions. Pierre donnait des exemples concrets : « [Certains moines du désert se plaignent] qu’il fait très chaud, et puis alors que les loirs sont bruyants, « ils nous empêchent de dormir ». Mais [les Pères disent] : « Tout convient à celui qui est humble. » Il n’entend pas les loirs. Il ne trouve pas, jamais, qu’il fait trop chaud. Tout va bien. Il est toujours content »6
Pierre avait une forte personnalité, un esprit d’indépendance particulièrement développé; le détachement par rapport à son amour propre, à la vanité, le renoncement à la volonté de puissance ne lui furent pas faciles, comme il en témoignera à diverses reprises : « [Le Seigneur] continue à nous aimer malgré nos imperfections et même si on a fait une blague, eh bien, tant mieux, on vient s’humilier et puis il répare encore beaucoup mieux que si on n’avait pas péché. Mais ça nous donne de l’humilité. L’important, c’est d’être un pauvre devant lui, vraiment. Et c’est toujours notre amour-propre : on n’est pas content quand on a fait un péché, mais est-ce que c’est surtout parce qu’on a fait de la peine à Jésus qu’on a de la peine ? Ou parce que notre amour-propre nous dit : « Zut ! J’ai encore fait un péché ! » Alors finalement, c’est toujours nous que nous recherchons »7
Pierre disait aussi : « On a fait [un péché]. Alors l’amour-propre se met dans le coup : « Comment moi, un type si bien, comment j’ai pu… oh mais vraiment c’est épouvantable», enfin voilà. Alors on repique sur soi, sur son nombril, sur son petit moi et voilà. (…). Si à chaque fois que vous péchez, vous avez gagné de l’humilité – l’humilité c’est la reine des vertus – automatiquement vous gagnez à tous les coups »8
Vivre en communion avec le Coeur de Jésus, disait Pierre, est le meilleur chemin pour acquérir l’humilité : « Et vraiment le chemin du Seigneur, c’est Jésus doux et humble de coeur »9
4) L’HUMILITÉ, C’EST ACCEPTER D’ÊTRE À LA PLACE QUE DIEU VEUT POUR NOUS
Pierre avait compris que pour progresser sur la voie de la sanctification, l’unique possibilité était d’accepter de dépendre totalement du Seigneur et de se laisser guider par Lui, dans la confiance. Reprenant une parole de sainte Thérèse d’Avila, il disait souvent : « L’humilité, c’est la vérité ». Ce qui était premier pour Pierre était de faire la Volonté de Dieu : « L’essentiel, soulignait-il, ce n’est pas de choisir notre route, mais de prendre la route que le Seigneur nous indique... Alors c’est cela l’humilité. L’humilité, c’est la vérité. Être en vérité, c’est prendre le chemin que le Seigneur nous donne10. Et il ajoutait par ailleurs : Vraiment le chemin du Seigneur, c’est Jésus doux et humble de coeur. C’est un chemin extraordinaire. Si on est doux et humbles de coeur, Il nous transpercera le coeur tranquillement »11
C’est dans cet esprit d’humilité et d’obéissance à la volonté du Seigneur, qu’après avoir beaucoup hésité, Pierre accepta la responsabilité de la Communauté. Voici l’explication que Pierre donnait plus tard : « Après tout le Seigneur choisit un pauvre type, Il sait ce qu’Il fait. (…) Oui, je pensais [que puisque j’étais pauvre, c’était le Seigneur qui agissait ; et que moi j’étais tellement un pauvre type que les gens se rendraient bien compte que [ce n’était] pas moi, mais que c’était le Seigneur [qui agissait]. Alors comme ça, j’étais très tranquille. Et c’est pour cela que j’ai pris la place derrière le troupeau. Et la grâce du Seigneur avançait de plus en plus »12
Cette humilité de Pierre se manifesta de façon toute particulière, lorsqu’en 1985 il décida de quitter sa charge de Modérateur parce qu’il avait fait un infarctus et que le Seigneur lui avait fait comprendre qu’il devait “passer la main” pour se préparer au face-à-face final avec lui. Commença alors pour Pierre la dernière étape de sa vie, celle de l’enfouissement total dans le silence et la prière qu’il vécut avec une grande abnégation, dans une certaine solitude.
5) SON HUMILITÉ DANS L’EXERCICE DU GOUVERNEMENT : UN FRÈRE PARMI LES FRÈRES
La simplicité de Pierre. Il se comportait comme un frère parmi ses frères.
Une grande discrétion et effacement. Pierre avait une autorité naturelle, ou plutôt « surnaturelle », mais il ne se comportait pas comme un « chef » autoritaire, comme un « gourou », mais comme un humble « serviteur ». Il cherchait à écouter ses frères et acceptait de changer d’avis, lorsqu’après avoir prié, il était convaincu qu’il s’était trompé.
Pierre ne voulait jamais se mettre en avant. Lors des sessions de Paray-le-Monial ou des rassemblements du Renouveau, à la différence de la plupart des responsables des autres communautés, il n’aimait pas monter sur les podiums. Pierre préférait rester discrètement au fond de la salle. Dans les assemblées de prière il aimait se tenir à l’entrée pour saluer les gens qui arrivaient. 4
Pierre savait reconnaître ses torts et demander pardon quand il pensait avoir blesser quelqu’un. Durant une session à Paray-le-Monial, il monta sur l’estrade, et devant une nombreuse assemblée, il demanda publiquement pardon à tous qu’il aurait pu blesser par son attitude maladroite ou ses paroles.
6) UNE GRANDE LIBERTÉ INTÉRIEURE : DÉTACHEMENT PAR RAPPORT AU “QU’EN DIRA-T-ON”
Faire le lien avec l’humilité. Pierre avait une grande distinction naturelle, et dans sa jeunesse, il était très attentif à sa façon de s’habiller (à cette époque il était toujours très chic, voire un peu “dandy”). Plus tard il ne se préoccupera plus de son apparence extérieure. De nombreuses personnes ont raconté comment, participant pour la première fois à un groupe de prière ou à une session de Paray-le-Monial, ils avaient remarqué, assis discrètement dans un coin, un vieux monsieur, mal habillé, toujours affublé d’un épais manteau et d’une écharpe de laine. Quelle ne fut pas leur surprise d’apprendre ensuite que cet homme qu’ils avaient pris pour un pauvre, un marginal, était en fait le responsable de l’Emmanuel ! En effet, Pierre Goursat refusait de se mettre en avant, en valeur. Il ne voulait pas qu’on le traite comme une personne importante, même lorsqu’il devint le responsable de la Communauté et eut une certaine notoriété dans l’Église : « Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur » (Mc 10,43).
Pierre Goursat était profondément détaché de l’image qu’il pouvait donner aux autres, du “qu’en dira-t-on”, de ce qu’on pouvait penser de lui. Il ne se prenait pas au sérieux et n’aimait pas qu’on se prenne au sérieux. Et quand il avait en face de lui des personnes un peu guindées ou trop préoccupées par leur aspect extérieur, il cherchait à détendre l’atmosphère en faisant des pitreries, des grimaces ! Toute sa vie Pierre a pratiqué l’humour. Il expliquait que dans ce mot, il y avait à la fois “humilité” et “amour”. A la différence de l’ironie qui grossit les travers des autres et peut blesser, l’humour suscite la sympathie envers les autres parce qu’il exprime une certaine distance, voire de la dérision par rapport aux évènements et à soi-même.
Pierre Goursat a toujours fait preuve d’une grande liberté intérieure, n’hésitant pas à mettre ses frères dans des situations gênantes pour les aider à ne pas être prisonniers du regard des autres et à grandir dans la liberté intérieure qui est un fruit de l’humilité. Un été, alors qu’il était en vacances aux “Genets”, une maison de la Communauté à Aix-en-Provence, Pierre demanda à un frère de l’accompagner en ville pour acheter des espadrilles. Arrivé au supermarché, prétextant qu’il était fatigué, Pierre s’installa dans un caddy et se laissa conduire à travers les différents rayons de marchandises comme un enfant dans sa poussette devant les gens médusés, tandis que le frère qui le poussait, rouge de confusion, cherchait à passer inaperçu ! Une fois sorti du supermarché, Pierre sauta hors du caddy, frais comme un jeune homme, comme si de rien n’était. Le frère qui fut témoin de cet épisode comprit l’importance d’être simple en toutes circonstances et de ne pas redouter le regard des autres.
Pierre mangeait peu, mais comme il manquait de forces, il avait besoin de grignoter toute la journée, quel que soit l’endroit où il se trouvait. Son régime alimentaire était surprenant: principalement des yaourts et des biscottes avec du gouda, ce fromage qu’il affectionnait, avec de la confiture par-dessus. Il ne conduisait pas et il m’est arrivé de le conduire à différentes reprises à des rendez-vous chez des évêques. Une fois, alors que nous prenions l’ascenseur pour être reçus par l’un deux, Pierre continuait à grignoter son fromage et à déguster son yaourt, alors que nous étions dans l’ascenseur. Lorsque les portes s’ouvrirent, nous eurent la surprise d’arriver directement dans le grand salon de l’évêque qui était là pour nous accueillir. Tranquillement, sans être apparemment gêné par cette situation, Pierre remit le gouda et le yaourt dans les poches de son manteau avant de tendre sa main (un peu gluante!) à son hôte pour le saluer.
Quand il était jeune, Pierre avait souffert de difficultés d’élocution et il tranchait parmi les “leaders” du Renouveau : ce n’était pas un orateur qui cherchait à briller par des discours structurés ou emphatiques. Il parlait avec des mots simples, sa prononciation était malaisée et sa syntaxe peu académique ! Lorsqu’il intervenait en public, Pierre n’hésitait pas à accentuer ses défauts pour bien montrer qu’il n’était qu’instrument dans l’oeuvre que Dieu accomplissait à travers lui. Il se considérait comme un serviteur, comme un simple canal de la grâce de Dieu, reprenant à son compte cette parole de Jésus : « Lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été prescrit, dites: “Nous sommes des serviteurs inutiles” » (Lc 17, 7-10).
Humilité et confiance en Dieu : la “petite voie” de l’enfance spirituelle
Je voudrais vous montrer combien la spiritualité de Pierre Goursat s’apparente à la doctrine spirituelle de la petite Thérèse. Pierre Goursat était proche de nombreux saints, mais il fut particulièrement marqué par la « petite voie » de Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus, comme l’atteste les nombreuses fois où il en a parlé13
Pour cela, résumons d’abord ce qu’elle a vécu.
1) LES ÉTAPES DE LA “PETITE VOIE” DE SAINTE THÉRÈSE DE LISIEUX
Pour ceux et celles d’entre vous qui découvrez Ste Thérèse de Lisieux, je vais d’abord rappeler les étapes de la recherche qui l’ont conduit à trouver cette « petite voie ». 5
-1) Elle avait une grande ambition spirituelle : Dans son enfance, Thérèse était émotive, sensible et têtue, et il lui arrivait parfois de faire des caprices lorsqu’elle n’obtenait pas ce qu’elle voulait. Elle fut guérie de son hypersensibilité lors de la nuit de Noël de 1886, mais elle garda toujours son opiniâtreté. Tout son cheminement spirituel part d’un désir et s’accompagne d’une grande détermination : « J’ai toujours désiré être une sainte ! », écrit-elle (Manuscrit C, 2v°).
-2) Elle était lucide sur elle-même, consciente de ses limites : Avec beaucoup de réalisme, elle ajoute aussitôt: « mais hélas, j’ai toujours constaté lorsque je me suis comparée aux saints qu’il y avait entre eux et moi la différence entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des passants ». Lorsqu’elle se compare aux grands saints comme Thérèse d’Avila, elle réalise que la sainteté lui est inaccessible. Elle se compare au minuscule grain de sable qui passe inaperçu par rapport au sommet de la montagne qui domine majestueusement l’horizon. Réalisant qu’elle ne pourra jamais atteindre son objectif, Thérèse de Lisieux aurait pu en rester à ce constat d’échec et renoncer à ses désirs. Mais son amour du Seigneur et son tempérament tenace furent les plus forts; elle est convaincue qu’il doit bien exister un autre chemin de sainteté qui correspond à sa vocation personnelle.
-3) Elle ne s’est découragée et a continué à chercher les moyens de réaliser ses désirs spirituels : Thérèse ne lâche rien, elle ne se décourage pas, elle a compris que ses limites ne constituent pas un obstacle insurmontable : « Au lieu de me décourager, je me suis dit: le Bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables ». Et elle conclut son raisonnement par cette affirmation pleine d’espérance : « Je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté ». Mais comment y arriver ? Certainement pas “à la force du poignet” !
-4) Elle s’abandonne en toute confiance dans les bras de Dieu : Thérèse cherche alors une petite voie bien droite, bien courte, un “raccourci” pour parvenir au ciel (fin 1894/début 1895). Mais comment faire quand on est faible et qu’on ne sent pas capable de rivaliser avec les grands saints ? Elle réalise alors : Me grandir, c’est impossible. (…) Je dois me supporter telle que je suis, avec toutes mes imperfections. Ayant accepté son impuissance, elle mobilise toutes ses capacités pour trouver le moyen adapté à sa petitesse.
Quand elle était enfant, Thérèse n’arrivait pas à monter les marches du grand escalier de la maison familiale d’Alençon et elle implorait sa maman de la prendre dans ses bras pour monter à l’étage. Alors qu’elle réfléchit dans son couvent de Lisieux, Thérèse se souvient que lorsqu’elle avait 14 ans, elle est allée avec sa famille en pèlerinage à Rome où elle avait demandé au pape Léon XIII, l’autorisation d’entrer au Carmel malgré son jeune âge. En passant par Paris, Thérèse qui était une jeune une fille curieuse, attentive aux nouveautés de son époque, avait été fascinée par les escalators et les ascenseurs qu’elle avait vus pour la première fois dans les “grands magasins” de la capitale. Du coup, la jeune religieuse se dit : « Nous sommes dans un siècle d’inventions, maintenant ce n’est plus la peine de gravir les marches d’un escalier, chez les riches, un ascenseur le remplace avantageusement ». Et elle applique aussitôt sa trouvaille à son désir de gravir “l’escalier de la sainteté”. Elle écrit : « Je voudrais aussi trouver un ascenseur pour m’élever jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection ».
Avec acharnement, Thérèse se met alors à consulter les livres saints, la Bible pour trouver la solution, et « tombant » sur un passage d’Isaïe au chapitre 66, elle écrit : J’ai continué mes recherches, et voici ce que j’ai trouvé : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein, et je vous balancerai sur mes genoux » (cf. Is 66, 12-13). Mais comment se blottir dans les bras de Jésus quand on est adulte ? La réponse de Thérèse est simple : « Pour cela, je n’ai pas besoin de me grandir, au contraire, il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus ».
Enfin, elle arrive au but et laisse éclater sa joie : Ah ! Jamais paroles plus tendres, plus mélodieuses ne sont venues réjouir mon âme, l’ascenseur qui doit m’élever jusqu’au ciel ce sont vos bras Ô Jésus ! (Ms, 3r°). Thérèse jubile comme Jésus qui, tressaillant de joie sous l’action de l’Esprit Saint, dit : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits » (Lc 10, 21-22).
Pour Thérèse, la conscience de sa pauvreté et la confiance en Dieu sont étroitement liées. Sa « petite voie » se fonde sur ce paradoxe que St Paul a souligné dans ses épîtres (en 2 Corinthiens, 12, 9 et Philippiens 4, 13) : plus on est faible et petit, plus Dieu peut déployer en nous sa puissance. L’acceptation de ses faiblesses, loin d’être un obstacle, un empêchement, peut au contraire devenir un atout si nous les remettons au Seigneur en toute confiance. C’est une clé essentielle pour comprendre la « petite voie » de l’enfance spirituelle.
Thérèse expliquera que la « petite voie » « consiste en une disposition du coeur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse, et confiants jusqu’à l’audace en sa bonté de Père »14
Le 17 septembre 1896, elle écrit à Soeur Marie du Sacré-Coeur : « Ce qui plaît [au Bon Dieu], c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde » (L7 197). Elle dit aussi: « Les lumières sur ma pauvreté me font plus de bien que les lumières sur Dieu » (CJ 13-8).
Thérèse de l’Enfant Jésus nous propose un chemin de sainteté accessible à tous. Quand Mère Agnès lui demande ce qu’elle veut enseigner aux âmes, Thérèse lui répond peu avant sa mort, le 17 juillet 1897 : « C’est le chemin de la confiance et du total abandon ».15
Pour entrer dans cette démarche d’abandon, il est important de vivre pleinement “l’instant présent”, qui pour la petite Thérèse a une valeur unique, irremplaçable ; il est le moment où Dieu se révèle, où elle peut l’aimer et aimer son prochain. Dans l’une de ses lettres, elle écrit : « Un instant, c’est un trésor » (LT 89). A la fin de sa vie, alors qu’elle est très malade, Thérèse confie à Mère Agnès, sa prieure : « Je ne souffre qu’un instant à la fois : c’est parce qu’on pense au passé et à l’avenir qu’on se décourage et qu’on désespère » (Carnet jaune). Vivre l’instant présent nous permet de progresser dans l’union à Dieu et donne une saveur nouvelle à tout ce que nous faisons.
Nous sommes des pauvres du Seigneur, à une époque très pauvre
2) L’INFLUENCE DE LA “PETITE VOIE” DE SAINTE THÉRÈSE SUR PIERRE GOURSAT
Pierre avait fait sienne la “petite voie” de Ste Thérèse dont le fondement est l’humilité et il la recommandait à ses frères et soeurs de communauté : « Alors à sa suite, on a une voie toute tracée, qui est toute simple, en disant : « Aimer le Bon Dieu comme je l’aime ». Et donnons-nous à cette petite voie de confiance et d’abandon »16
Pierre fit de nombreux enseignements sur l’enfance spirituelle. Il disait : « Thérèse de l’Enfant-Jésus (…) est vraiment venue pour nous enseigner cette voie, une voie toute simple pour des gens tout petits et tout faibles, comme nous sommes (…). Nous sommes des pauvres du Seigneur, à une époque très pauvre »17 Ou encore : « Vous savez bien que nous sommes des gens plutôt faibles (…). Le Seigneur nous a envoyé Thérèse de l’Enfant-Jésus justement qui est prophète pour notre époque… »18
Pierre est né 17 ans après la mort de Thérèse de Lisieux. Il a 10 ans lorsqu’elle est canonisée le 17 mai 1925 et 13 ans lorsque Pie XI, qui considérait Ste Thérèse de Lisieux commet « l’étoile de son pontificat » et la « plus grande sainte des temps modernes », la proclame « patronne principale des missions de tout l’univers à l’égal de saint François-Xavier ».
La jeunesse de Pierre correspond à la période où la doctrine spirituelle de la petite Thérèse commence à être largement connue grâce à la diffusion très rapide de L’Histoire d’une Ame. A cette époque, Pierre se rendait souvent chez des cousins en Bretagne, et il était proche de Marie-Hélène, son aînée de trois ans, qui deviendra plus tard religieuse bénédictine. Évoquant ses souvenirs de jeunesse avec Pierre, elle écrivait en 1991, peu après la mort de celui-ci : « Nous invitions Pierre et sa maman à venir dans notre propriété du Haut Sévigné, à 10 km de Rennes. J’ai beaucoup connu alors Pierre, et nous avons beaucoup fraternisé. Un de nos grands sujets de conversation, au cours de nos longues promenades, était sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, dont on parlait beaucoup alors. Cependant, il n’avait pas fait encore sa grande conversion »19
C’était donc avant 1933, avant que Pierre ait 19 ans.
Pierre Goursat avait une grande admiration pour le cardinal Suhard qu’il rencontra régulièrement lorsqu’il était archevêque de Paris et qui fut son conseiller spirituel de 1943 à 1949. Lorsqu’il fut nommé évêque de Bayeux et Lisieux en 1928, il avait voulu mettre son épiscopat sous la protection de Ste Thérèse. En 1929, l’année où il entreprit l’édification de la basilique de Lisieux, Mgr Suhard lui consacra sa première lettre pastorale qui avait pour titre : Sainte Thérèse de Lisieux, modèle de vie chrétienne et d’apostolat. Il fut à l’origine de deux grandes initiatives missionnaires qu’il avait voulu placer sous le patronage de Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus : la Mission de France et la Mission de Paris.
Pierre a été profondément marqué par la “petite voie” de l’enfance de sainte Thérèse de Lisieux. Comme elle, il avait un grand désir de la sainteté et la conscience de son incapacité à y parvenir par lui-même. Il cherchait à vivre concrètement cette attitude d’abandon qui le conduisit à consentir à ce que Dieu lui demandait, même si ce n’était pas ce qu’il désirait ou s’il s’en sentait incapable. Pierre pensait que la “petite voie” de l’enfance était la réponse au jansénisme qui avait influencé sa génération et qui se caractérisait par une conception rigide, austère et doloriste de la foi : « Beaucoup d’entre nous ont été touchés, marqués d’une hérésie épouvantable dans le catholicisme, qui s’appelle le jansénisme. Elle a eu beau être condamnée, elle revit partout. C’est toujours ce côté intellectuel d’orgueil avec lequel on pense qu’on va devenir des héros. Or, il faut nous dire qu’on est des pauvres types et des tout-petits. Et la seule qui nous a donné un antidote à cette hérésie, c’est Thérèse de l’Enfant de Jésus »20
Quels étaient les fruits de la pratique de cette « petite voie » dans la vie de Pierre ? Comment cela se traduisait-il concrètement dans sa vie ?
-1) La joie, fruit de l’humilité et de la confiance en Dieu : « Nous sommes joyeux parce que nous sommes aimés. Nous aimons l’Amour et nous sommes transformés par l’Amour »21
Pierre écrivait aussi : « Jésus me fait vivre ! Que je suis heureux, que je suis heureux ! Je ne m’appartiens plus, j’ai tout donné ! »22
Par le témoignage de sa vie, Pierre a permis à beaucoup de redécouvrir la joie d’être chrétiens : « Le christianisme, c’est la joie. En dehors de la joie, on n’est pas dans la vérité, car on n’est pas dans l’amour »23
-2) Un autre fruit de l’humilité : la gratitude envers Dieu qui se traduit par la louange
Pierre Goursat recommandait de pratiquer la louange en toutes circonstances, d’abord quand tout va bien, pour continuer à le faire dans les moments plus difficiles. Pierre avait découvert la puissance de la louange lors du rassemblement 7
international du Renouveau à Rome, à la Pentecôte 1975 : « On a compris la louange. C’était un peuple dans la louange »24
Il fut davantage convaincu de son importance en visitant les communautés charismatiques américaines durant l’été 1976. Il encouragea alors les membres de l‘Emmanuel à vivre cette louange joyeuse dans les groupes de prière et chaque matin, en famille ou en maisonnée. Louer Dieu, c’est manifester sa Seigneurie, sa présence agissante en nos vies : « La louange, c’est le contact avec le Dieu Vivant. Alors je voudrais qu’on explose de joie, littéralement »25 C’est aussi une prière d’intercession qui ouvre notre coeur à la miséricorde.
La prière de louange nous donne aussi d’expérimenter par anticipation la joie du ciel : « Quand on est nombreux à louer, on sent la gloire de Dieu avec tous ces frères qui prient et louent ensemble le Seigneur. On se croit déjà au Ciel ! C’est magnifique ! »26
Pierre soulignait le lien entre la petitesse et la simplicité : « [Thérèse de l’Enfant-Jésus] nous dit : « Mais écoutez, moi, je suis un tout petit enfant. Il ne faut pas vous compliquer la vie. Soyons simples. Et puis, tout marchera très bien »27
Pierre a vécu cette “petite voie” de l’enfance et cela a profondément imprégné les membres de la Communauté qu’il encourageait à se mettre également à l’école de la petite Thérèse, car c’est en parfait accord avec l’esprit et la vocation de la Communauté. Pierre expliquait en effet : « La vocation de l’Emmanuel, c’est «Dieu avec nous», je vous l’ai répété plus d’une fois. Dieu avec nous, mais c’est un petit, il est tout petit. Alors nous, si on est grand, on a l’air ridicule par rapport à lui, c’est évident » Et il concluait : « Mes amis, vraiment, soyons tout petits, tout petits »28
Et les petits enfants ne s’inquiètent pas parce qu’ils font confiance à leurs parents. Pour terminer, je vous invite à accueillir cette autre parole de Pierre : « Alors l’humilité, c’est si vous êtes sans inquiétude. Vraiment l’humble c’est celui qui ne s’inquiète pas puisque c’est un enfant et il sait qu’il a un Père, et qu’il est tout puissant et qu’il l’aime. Dieu est tout, il est tout puissant et il m’aime… Alors on est tranquille ! » 29
1 Témoignage de Pierre Goursat, juillet 1986
2 WE des premiers engagements à Chevilly-la-Rue, 18-19 juin 1977.
3 Retraite Fraternité de Jésus, Paray-le-Monial, 31 décembre 1979.
4 Retraite de la Fraternité de Jésus, Paray-le-Monial, 30 décembre 1977.
5 Week-end communautaire, 14-15 juin 1980. .
6 Week-end communautaire, 17 avril 1982.
7 Week-end communautaire, 1er avril 1979.
8 Retraite des « trois semaines », enseignement sur la sexualité, 26 septembre 1976.
9 Retraite de la Fraternité de Jésus, 30 décembre 1977. .
10 Week-end des premiers engagements dans la Communauté à Chevilly-Larue, 18-19 juin 1977.
11 Retraite de la Fraternité de Jésus, 30 décembre 1977.
12 Week-end communautaire aux Pays-Bas, décembre 1988.
13 Pierre Goursat a consacré un article de la revue Il est Vivant! à Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus et a parlé d’elle dans 20 enseignements dont plusieurs commentent sa « petite voie » et l’offrande à l’Amour Miséricordieux.
14 Édition des Derniers Entretiens publiée en 1927. (Novissima Verba 3-8-5b).
15 cf. Novissima Verba, édition des Derniers Entretiens publiée en 1927.
16 Week-end communautaire, 14-15 juin 1980.
17 Retraite des « trois semaines », enseignement sur la sexualité, 26 septembre 1976.
18 Week-end communautaire, 17 avril 1982.
19 Témoignage de Mère Scholastique (Marie-Hélène Goursat), 2 juillet 1991.
20 Première session d’été à Paray-le-Monial, 16 juillet 1975.
21 WE communautaire, 20 septembre 1981.
22 Prière écrite par Pierre Goursat, non datée
23 Lettre à une jeune fille que Pierre suivait.
24 Témoignage de Pierre Goursat, mai 1977.
25 Intervention durant le rassemblement de Pentecôte à Lyon, 28-30 mai 1977.
26 Retraite Fraternité de Jésus, Paray-le-Monial, 31 décembre 1979.
27 Retraite de Fraternité de Jésus, Paray-le-Monial, Pâques 1982.
28 Journée «Emmanuel» inter-assemblées de prière, Paris,13 mars 1976.
29 Retraite de la Fraternité de Jésus, Paray-le-Monial, 30 décembre 1977.