Texte du Podcast
par Francis Kohn – Postulateur de la cause de canonisation du Serviteur de Dieu Pierre Goursat
Se mettre à l’école du Cœur de Jésus et de Marie, notre mère
Pierre Goursat avait un immense amour pour le Cœur de Jésus – terme qu’il préférait à celui de Sacré-Cœur –, ainsi que pour la Vierge Marie, que sa maman lui avaient transmis. Lorsqu’il est né, le 15 août 1914, sa mère consacra Pierre à la Vierge Marie, et l’année suivante, son second fils, Bernard, au Sacré-Cœur. Né le jour de la fête de l’Assomption de la Vierge, Pierre est décédé le 25 mars 1991, jour de la fête de l’Annonciation, qui cette année-là était le lundi de la Semaine Sainte : les dates de sa naissance sur la terre et au ciel sont comme un signe de la présence et d’une protection particulière de Marie dans sa vie.
On ne peut pas comprendre qui était Pierre sans souligner son attachement profond à la fois au Cœur de Jésus et à Marie. Je développerai d’abord son amour pour le Cœur de Jésus, puis dans une seconde partie sa confiance en la Vierge Marie.
-I) Se mettre à l’école du Cœur de Jésus
Quand Pierre était jeune, il ne pouvait pas supporter de regarder le crucifix et il allait se réfugier auprès du Cœur de Jésus, où il trouvait la paix. Il expliquait :
« Dans ma jeunesse, j’avais une frousse terrible de la croix. A l’église Saint-Philippe [du Roule], il y avait deux autels, un de la croix, et un du Sacré-Cœur, je filais toujours du côté du Sacré-Cœur ! Et je me disais : “Mais c’est épouvantable cette croix. C’est un scandale, c’est épouvantable !”. Comment les gens peuvent-ils accepter ça ? Et avec tout ce sang qui coulait, je me disais : “Non, non, c’est vraiment épouvantable !” Et le Cœur de Jésus, c’est un Cœur rayonnant. Il n’y avait pas de sang. C’était de la lumière, le feu. Je me disais : “Moi, je veux bien me brûler, mais je ne veux pas qu’on me coupe en morceaux […]. Alors, j’étais dans la paix. Il me mettait dans la paix de son Cœur et j’étais en confiance et en paix »[1].
Après sa conversion, Pierre eut un amour encore plus fort pour le Cœur de Jésus. Il disait :
« J’aimais le Cœur de Jésus avec beaucoup d’amour. Je vivais de l’adoration et je faisais oraison dans l’adoration eucharistique et le Sacré-Cœur […]. La doctrine de saint Augustin, son approche intuitive, allait bien avec saint Bonaventure, et puis le Cœur de Jésus »[2].
Dans cette première partie, j’aborderai 4 points.
-1) Les sessions d’été à Paray-le-Monial et le sanctuaire confié à la Communauté
Après le premier rassemblement des groupes de prière et communautés charismatiques qui avait eu lieu à Vézelay en juillet 1974, Pierre Goursat eut l’intuition dans la prière que, l’année suivante, il fallait organiser le rassemblement français du Renouveau à Paray-le-Monial, où au XVIIème siècle le Christ était apparu à Ste Marguerite-Marie Alacoque et avait révélé au monde la Miséricorde de son Cœur. Pierre expliqua son intuition à Hervé-Marie Catta. Il lui dit : « A Vézelay, nous étions aux pieds du Seigneur, comme Marie-Madeleine, maintenant il faut aller à Paray-le-Monial, pour aller au Cœur ». Hervé-Marie fut très étonné parce qu’il venait de lire dans les Dialogues de Ste Catherine de Sienne que le Seigneur parle précisément des trois étapes de la vie spirituelle, des trois degrés pour arriver jusqu’à lui : les pieds, le cœur et la bouche. Pour Pierre, ce fut une confirmation de son projet, mais il dut convaincre les responsables des autres communautés du Renouveau qui étaient très réticents pour aller à Paray-le-Monial. A cette période, presque personne ne connaissait cette petite ville de Bourgogne. Le sanctuaire, qui avait été très fréquenté à la fin du XIXème siècle et entre les deux guerres mondiales, était alors déserté, laissé à l’abandon. Le culte du Sacré-Cœur était tombé en désuétude. En 1975, aucun évêque français n’était venu en pèlerinage avec des fidèles alors que c’était l’année du tricentenaire de la “grande apparition” de Jésus avait à Ste Marguerite-Marie.
Environ 1200 personnes participèrent aux deux sessions de prière et de formation, du 12 au 23 juillet 1975, organisées par l’Emmanuel, qui étaient animées avec les autres communautés du Renouveau. Durant ces deux semaines, la “Cité du Sacré-Cœur” retrouva une nouvelle jeunesse. Les enseignements et les veillées se passaient sous le chapiteau planté dans le parc du sanctuaire, à côté de la basilique romane où étaient célébrées l’eucharistie et les vêpres. Toute la nuit les pèlerins se succédaient devant le Saint-Sacrement exposé, dans la chapelle des Sœurs de la Visitation où Ste Marguerite-Marie avait vécu et reçu de grandes grâces mystiques.
Quelques mois plus tard, Mgr Gaidon fut nommé Supérieur des chapelains, en résidence à Paray-le-Monial. Jusque-là évêque auxiliaire du diocèse de Besançon, il avait fait une dépression en raison de la grave crise que traversait l’Église à cette période. Venant de recevoir l’effusion de l’Esprit, il avait été profondément transformé. Dès qu’il rencontra Pierre Goursat, Mgr Gaidon fut touché de voir qu’il souhaitait renouveler le culte du Sacré-Cœur et il fit bon accueil à son désir de poursuivre chaque été les sessions animées par la Communauté de l’Emmanuel qui, au fil des années, rassemblèrent des foules de plus en plus importantes, en particulier des familles et des jeunes. En quelques années le sanctuaire reprit vie, attira une multitude de pèlerins et redevint très connu dans le monde catholique.
L’évêque d’Autun, Mgr Le Bourgeois, rencontra Pierre Goursat durant l’été 1984 et décida de confier la direction et l’animation du pèlerinage de Paray-le-Monial à la Communauté de l’Emmanuel. Une convention fut signée le 20 octobre 1985. J’ai alors été nommé supérieur-adjoint des chapelains auprès de Mgr Gaidon, en vue de préparer la suite.
-2) Rencontre avec Jean-Paul II à Paray-le-Monial le 5 octobre 1986
Cette même année 1985, Jean-Paul II annonça qu’il viendrait en France l’année suivante et visiterait plusieurs villes. Mais le programme proposé par les évêques français ne prévoyait pas que le pape se rende à Paray-le-Monial. Pierre Goursat suggéra alors à Mgr Le Bourgeois d’inviter Jean-Paul II, sachant qu’il avait une grande dévotion pour le Sacré-Cœur. Le pape décida d’ajouter deux nouvelles étapes à son voyage : Taizé et Paray-le-Monial.
Le 5 octobre 1986, environ 150 000 personnes participèrent à la messe que Jean-Paul II célébra à Paray-le-Monial. Dans son homélie, il commenta les lectures de la messe du Sacré-Cœur qui avaient été choisies pour cette messe des familles. Après l’Angélus, le Pape improvisa quelques phrases et remercia “l’Emmanuel”. Il vint ensuite prier à la basilique, à la chapelle des apparitions, sur la tombe de Ste Marguerite-Marie et sur celle de St Claude La Colombière, dans la chapelle des Jésuites. Au monastère de la Visitation, Jean-Paul II rencontra les religieuses, les chapelains du sanctuaire, ainsi que Pierre Goursat et Gérald Arbola, qui lui avait succédé comme Modérateur de la Communauté. S’adressant à Pierre, le pape lui dit : « Merci d’avoir fondé l’Emmanuel ! ». Pierre accueillait ces paroles humblement, comme une confirmation de tout ce qu’il avait entrepris pour remettre en valeur le culte du Sacré-Cœur et faire connaître au plus grand nombre l’amour du Cœur de Jésus. Il a été à l’origine du renouveau du sanctuaire de Paray-le-Monial et a aussi permis que la ville de Paray-le-Monial soit profondément transformée et rénovée, comme le maire me l’écrivait il y a quelques années.
Quand Pierre Goursat est décédé, les textes de la fête du Sacré-Cœur ont été choisis pour sa messe de funérailles à Paris, le 27 mars 1991. Et c’est à Paray-le Monial que Pierre Goursat fut inhumé le lendemain, le Jeudi Saint, dans une partie du cimetière que la municipalité a bien voulu concéder à la Communauté de l’Emmanuel, où depuis lors de nombreux membres et proches ont demandé à être enterrés auprès de lui.
-3) Le Cœur de Jésus est le “condensé” de la foi chrétienne
Pierre était convaincu que la Communauté de l’Emmanuel était appelée à servir à Paray-le Monial pour faire connaître largement le Cœur de Jésus et l’Amour de Dieu. Il expliquait :
« Au XVIIème siècle, avec l’École française, c’était une époque très solide du point de vue mystique. Ensuite au XIXème siècle, on a fait une caricature de l’amour de Dieu, du Cœur de Dieu. Le Sacré-Cœur, ce n’est pas une dévotion, c’est l’essentiel même de l’amour de Dieu. Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pour le sauver. Or, c’est vraiment ce mystère d’amour qui a été révélé, que les Jésuites avec le père La Colombière ont vraiment compris en profondeur, et qui a été répandu dans le monde entier »[3].
Quand il est question du « cœur » dans la Bible, c’est pour indiquer qu’il est le siège des émotions, de l’amour. Et pour la plupart des croyants, le Sacré-Cœur est un « symbole » de cette charité divine. Pour Pierre, c’était beaucoup plus que cela ; c’était l’expression la plus haute de l’amour de Dieu pour nous, le résumé, le condensé de la foi chrétienne. Il affirmait :
« Si vous êtes à Paray-le-Monial, ce n’est pas pour ressusciter votre “dévotionnette”. Le Cœur de Jésus c’est essentiel, c’est tout l’Évangile de Jean. Et puis c’est déjà aussi les Actes des Apôtres. Alors donc, c’est vraiment quelque chose de très important »[4].
Pierre écrivait aussi dans un éditorial d’Il est Vivant ! :
« Le Sacré-Cœur est bien davantage qu’une simple dévotion. C’est l’essentiel même de notre foi, puisqu’il s’agit du Cœur de Dieu, de l’amour de Dieu, de l’amour trinitaire »[5].
Ces quelques lignes de Pierre Goursat étaient en profonde résonance avec ce que le pape Pie XII avait développé dans l’encyclique qu’il avait publiée le 18 mai 1856 pour le centenaire de l’institution de la Fête du Sacré-Cœur, où il présentait le culte du Sacré-Cœur « comme l’école la plus efficace de l’amour divin »[6]. Le titre Haurietis aquas in Gaudio reprenait le verset d’Isaïe (Is 12, 3) : « Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut ». Pie XII y développait les sources scripturaires du culte du Sacré-Cœur dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Le texte-clé est ce passage de St Jean : « Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau » (Jn 19, 34).
Du Cœur ouvert de Jésus sur la Croix, jaillit l’effusion de l’Esprit promise à tous ceux qui ont soif (cf. Jn 7, 37). La plaie de son côté manifeste l’authenticité de son Incarnation, mais également sa divinité. Et comme une blessure faite après la mort ne peut pas se cicatriser, cette plaie demeure ouverte à jamais. Elle est le signe de l’amour infini de Dieu pour les hommes, comme Jésus l’expliqua à Ste Catherine de Sienne quand il lui dit que la blessure de son côté est le symbole de l’amour divin qui est infini, illimité, et s’adresse à tous et à tous les temps. St Bonaventure exprimait ainsi ce mystère : « Si votre cœur fût blessé, c’est pour qu’à travers la plaie visible, nous puissions voir la blessure invisible de l’amour »[7].
Dans cette encyclique, Pie XII précisait que dans le Cœur du Christ coexistent ses sentiments humains et ses sentiments divins. Il distinguait trois degrés de l’amour : d’abord l’amour sensible humain (c’est le domaine des sentiments que Jésus a éprouvés comme tout être humain) ; ensuite l’amour spirituel humain (il s’agit de la charité ardente qui était infuse dans sa volonté humaine) ; et enfin l’amour spirituel divin, qui est cet amour que le Fils a en commun de toute éternité avec le Père et l’Esprit Saint. Ces trois degrés, expliquait-il, forment comme « une échelle mystique ». On comprend ainsi qu’on ne peut accéder à l’amour divin qu’en passant par l’amour humain du Cœur de Jésus. En vénérant et en contemplant le Cœur de Jésus, nous sommes mystérieusement introduits au sein de la Trinité.
-4) Les apparitions de Jésus à Ste Marguerite-Marie (1673 à 1675)
Jésus est apparu à Ste Marguerite-Marie une première fois le 27 décembre 1673. Elle écrit :
« Ce divin Cœur me fut présenté comme dans un trône de flammes, plus rayonnant qu’un soleil et transparent, avec cette plaie adorable, et il était environné d’une couronne d’épines, qui signifiait les piqûres que nos péchés lui faisaient, et une croix au-dessus qui signifiait que dès les premiers instants de son Incarnation, c’est-à-dire dès que ce sacré Cœur fut formé, la Croix y fut plantée »[8]. Lors de cette apparition, Jésus lui dit aussi : « Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen, et qu’il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre ».
En juin 1675, le Christ révéla à nouveau son Cœur à la jeune visitandine et lui dit : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ». Il ajoutait : « Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par leurs froideurs et leurs mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour ». Jésus faisait référence là à l’Eucharistie.
Déjà en 1674, Jésus s’était plaint à sa confidente du peu de « retour d’amour » dont lui témoignons, malgré tout ce qu’il a enduré pour nous sauver. Alors que le cœur de l’homme s’était refroidi au point d’affaiblir fortement la foi et la ferveur des chrétiens, il a communiqué à Ste Marguerite-Marie le « feu brûlant » de la charité divine que son Cœur ne pouvait plus contenir. C’est un cri d’amour que Jésus nous lançait. Il soulignait que le plus grand péché de l’homme est l’indifférence, et que le plus grand mal est l’oubli, la négation de la charité. Le Christ voulait nous faire comprendre que cette immense « soif d’amour » qu’il éprouve à l’égard des tous les hommes, ne peut être étanchée que si nous prenons conscience de cet amour « fou » qu’il nous a manifesté au plus haut point en donnant sa vie pour nous sur la Croix.
Pierre Goursat éprouvait profondément cette souffrance de Jésus, qu’il exprimait par ces paroles en 1975 : « Ce Cœur de Dieu qui est devenu un cœur de chair, a souffert pour nous jusqu’à l’éternité. Cet amour qui a souffert de voir qu’il était incompris et qui étouffe de l’amour qu’il voudrait donner à chaque âme qui le refuse, demande de se déverser au moins dans celles qui acceptent de comprendre et qui acceptent de le recevoir »[9]. L’année suivante, il publiait un article où il invitait à rendre à Jésus « amour pour amour ». Il écrivait : « L’amour étouffe dans le cœur de Dieu, et l’homme ne veut pas se laisser aimer ; car il a peur de l’Amour. Rien ne peut faire plus de peine à Dieu que notre peur de Son Amour miséricordieux. Il n’est pas possible d’avoir peur de la miséricorde : du cœur de Dieu ému par notre misère »[10].
Pierre Goursat parlait très souvent du Cœur de Jésus, et en l’écoutant, on percevait combien il l’aimait, la très grande intimité qu’il avait avec le Seigneur. Pierre se démarquait des formes anciennes de dévotion, fortement marquées par le rigorisme et le dolorisme, qu’il détestait. Son discours n’avait rien de doucereux et ne sentait pas du tout le renfermé ! Sans cesse, Pierre a cherché à nous transmettre l’amour brûlant qu’il éprouvait pour le Cœur de Jésus. Et quand Pierre nous exhortait à nous laisser enflammer par l’amour de Dieu, c’était toujours en lien avec le Sacré-Cœur. A différentes reprises, Jésus montra son cœur en flammes à Ste Marguerite-Marie. Pierre nous invitait à nous plonger dans cette « fournaise ardente de charité ». Il disait : « Il faut demander au Seigneur qu’il nous mette un feu dans le cœur. Il faut se mettre dans son Cœur puisque c’est un brasier ardent qui se communique à nous ! Alors on brûle comme un tison. Mais si on brûle d’amour, c’est tout à fait différent ! »[11].
Pierre disait que le moyen le plus sûr pour acquérir l’humilité est de se mettre à l’école du Cœur de Jésus : « Vraiment le chemin du Seigneur, c’est Jésus doux et humble de cœur. C’est un chemin extraordinaire. Si on est doux et humbles de cœur, Il nous transpercera le cœur tranquillement. Et nous recevrons des flots d’eau vive de compassion. Et nous serons transportés jusqu’à la vie éternelle »[12]. Il citait souvent ce passage de l’Évangile (Mt 11, 28-29) : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes ». Un jour où Pierre priait devant le tabernacle, la bible ouverte sur les genoux, un de ses frères de communauté lui demanda ce qu’il faisait. Pierre lui répondit : « Je lis cette parole : “Mettez-vous à mon école car je suis doux et humble de cœur”, tu vois, c’est ce que je fais, je suis à l’école du Cœur de Jésus, j’essaie d’apprendre ».
-II) Se confier à la Vierge Marie, notre mère
Cet immense amour que Pierre Goursat portait au Cœur de Jésus était pour lui indissociable de celui qu’il avait pour la Vierge Marie, comme étaient inséparables son attachement aux sanctuaires de Paray-le-Monial et de Lourdes, où il allait prier chaque année.
-1) Sous la protection de la Vierge Marie durant la Seconde Guerre mondiale
Dans son enfance, Pierre fut marqué par l’amour que sa mère avait pour la Sainte Vierge: « Elle priait toujours avec le chapelet », disait-il. Il fut scolarisé à Sainte-Marie de Monceau, une école privée que dirigeaient les Pères Marianistes où il reçut l’essentiel de son éducation religieuse. Pierre précisait : « Je portais une belle médaille en argent de la Vierge de la rue du Bac, que j’avais reçue à ma première communion. Ainsi, Marie me protégeait »[13].
Après sa conversion à 19 ans, Pierre Goursat ne réalisait pas encore l’importance de la Vierge Marie. Il dit un jour à son cousin, l’abbé Jacques Goursat : « J’ai le Sacré-Cœur, je n’ai pas besoin de la Sainte Vierge ». Celui-ci lui répondit alors : « Vous vous êtes converti, vous avez reçu le Cœur du Christ, la Sainte Vierge viendra peu à peu dans votre vie ». Et Pierre ajoutait : « C’est ce qui s’est passé. Elle est entrée peu à peu, tout doucement, dans mon cœur. Mais elle y est entrée encore plus à la suite d’une affaire qui s’est passée en 1944 ». Il évoquait un évènement qui survint durant l’été alors que Paris était encore occupé par l’armée allemande. Il rentrait chez lui avec une amie, Élisabeth Dumont. Voici le témoignage de Pierre :
« Je traversais la rue quand une voiture allemande découverte est passée avec un militaire. J’ai dû reculer et spontanément n’étant pas content, j’ai dit “Idiot !” à haute voix. Je ne savais pas qu’en allemand le même mot existe mais a un sens plus violent. J’ai continué à traverser la rue quand j’ai entendu la voiture qui freinait. J’étais sur le trottoir et ne voulais pas me retourner, mais j’ai entendu l’Allemand qui descendait de la voiture, venait vers moi et mettait sa main sur mon épaule en disant : “Idiot ! Kommandatur !” Je me suis dégagé et je me suis mis à courir à toute allure. Alors, comme on me l’a dit après, il a sorti son pistolet et l’a pointé vers moi. Il allait tirer quand une femme a hurlé. Cela l’a surpris, il n’a pas tiré mais il s’est lancé à ma poursuite, son pistolet à la main. J’avais un tout petit peu d’avance sur lui et je courais si vite que j’ai perdu mes chaussures. Profitant du coin de la rue, je suis entré dans la porte cochère de ma maison et je l’ai fermée. Il suffisait de la pousser pour l’ouvrir. Il l’a poussée pendant que je montais l’escalier à toute allure. Je voulais me réfugier chez moi, au premier. Mais il avait ouvert la porte et je n’avais pas assez d’avance sur lui pour qu’il ne me voit pas. A ce moment-là le concierge, qui avait entendu un peu de bruit, est sorti dans l’escalier et il s’est trouvé nez à nez avec l’Allemand et son pistolet. Pendant un instant, il a détourné son attention et l’Allemand ne m’a pas vu entrer au premier [étage]. Mais naturellement, je ne le savais pas. J’étais dans mon appartement. J’ai pensé sauter par la fenêtre, mais en chaussettes, c’était difficile. Et j’ai regardé dans la rue. Elle était pleine de monde. Alors, je me suis caché dans le cabinet de toilettes, ou plutôt j’ai essayé, car en fait je ne pouvais me dissimuler. J’attendais l’Allemand et j’étais sûr qu’il allait me découvrir. A ce moment-là, j’ai eu une parole intérieure très nette, venant de la Vierge : “Sois paisible, tu es sauvé”. C’était très clair et je n’ai pas pu en douter. Humainement, je pensais tout le contraire. J’ai entendu des pas dans le couloir, allant et revenant. C’était Élisabeth. Elle m’a dit : “Il est parti” »[14].
Élisabeth Dumont a expliqué comment Pierre a ensuite pu s’échapper de façon providentielle et se mettre à l’abri jusqu’à la Libération de Paris :
« Il est rentré chez lui ; moi, j’étais là dans la maison, et il a ouvert une porte qu’on ne voyait pas, une porte de mur qui donnait sur la cour de la maison voisine et il y avait justement une échelle ; et c’est pour cela qu’il a pu s’échapper. Il a échappé providentiellement grâce à cette échelle. Il y avait une grande grille qui séparait la cour en deux, la cour des deux maisons, et qui lui permettait de sortir par un porche qui était dans une autre rue en face du métro. C’est comme cela qu’il a pu s’engouffrer dans le métro et disparaître. Il est allé chez une de mes tantes qui habitait rue de la Pompe et là, il a habité pendant quinze jours ou trois semaines, en attendant que ça se tasse, et ensuite il est revenu à l’hôtel. C’était juste avant la Libération […]. J’ai toujours pensé que c’était miraculeux son affaire »[15].
Cet événement demeura toujours très présent dans la mémoire de Pierre et intensifia son amour pour la Vierge. Il avait fait l’expérience concrète de sa présence et était convaincu que Marie était intervenue ce jour-là pour le protéger. Désormais Pierre eut une intimité beaucoup plus grande avec la Vierge Marie et il s’en remettra toujours à elle en toute confiance.
-2) Pierre comprit alors que les cœurs de Jésus et de Marie étaient intimement unis.
Il raconta : « J’ai eu alors de plus en plus d’amour pour la Sainte Vierge et, avec saint Jean Eudes, j’ai compris qu’il n’y avait qu’un seul Cœur : celui de Jésus et de Marie »[16].
Pierre Goursat reprit ce thème lors de son dernier enseignement public à Barcelone le 29 mai 1988 où il parlait de l’Annonciation et de la prophétie que le vieillard Syméon fit à Marie lors de la Présentation de Jésus au Temple : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive » (Lc 2, 35).
Pierre expliquait :
« A l’Annonciation Jésus était un petit embryon. Quelques jours après sa conception, son cœur a commencé à battre. Dès ce moment, il dit : “Me voici, Seigneur, pour faire ta volonté”. La volonté du Père, c’est que Son Fils s’offre en sacrifice. Il y a une intimité très grande entre Marie et Jésus. Marie comprend que son Fils s’offre en sacrifice. Peu de temps après la naissance, ils vont à Jérusalem. Et là-bas le vieillard Syméon dit à Marie qu’un glaive va transpercer son cœur. En réalité, ce que ces paroles nous montrent, c’est l’unité entre le Cœur de Jésus et le cœur de Marie. C’est pourquoi St Jean Eudes disait que le Cœur de Jésus et le cœur de Marie forment un seul cœur. C’est difficile de le comprendre, parce qu’il y a un cœur humain de Marie et un cœur divin de Jésus »[17].
-3) Invoquer la Vierge Marie qui est proche de nous et qui nous mène à son Fils
Pierre Goursat parlait fréquemment de la Vierge Marie. Je vais maintenant vous présenter brièvement 6 thèmes qu’il développait dans ses enseignements, expliquant en quoi Marie peut nous aider concrètement dans notre vie.
-1er thème : Marie nous apprend à prier et à méditer la parole de Dieu
Avec Marie, Pierre méditait la Parole de Dieu. Dans des notes personnelles, il écrivait :
« La Vierge méditait toutes ces paroles dans son cœur ou les repassait dans son cœur, où on médite ce qu’il vous a dit. On se rappelle, on le cherche, on essaie de le comprendre »[18].
Il disait aussi : « Je vous demande de porter toutes ces choses dans votre cœur, comme faisait la Vierge Marie. Et vous allez sentir et vivre à quel point le Seigneur nous aime d’un amour de tendresse et de force »[19].
-2ème thème : Marie nous apprend l’humilité
Pierre était profondément touché par l’humilité de Marie. Il s’adressait ainsi à elle :
« Apprends-moi Marie l’humilité. Tu es le triomphe de l’humilité ». Et il nous expliquait : « Marie est très importante pour nous, car c’est un modèle d’humilité, de pureté et d’humilité. Alors ça nous approche du Seigneur et ça nous montre comment nous approcher de lui »[20]. Pierre affirmait également : « Marie est l’humilité même, elle est la pureté même. Alors si on demande à Marie, elle nous aide. Mais il faut quand même lui demander. Et alors on est caché dans le manteau de Marie et on passe à travers ce monde »[21].
-3ème thème : Marie nous apprend à vivre la compassion
Pierre rappelait que Marie est pour nous un modèle de compassion. Il écrivait : « En nous conduisant à son Fils Jésus crucifié, Marie, la Mère de Dieu, nous invite à vivre avec elle la compassion »[22]. La Vierge nous accompagne dans les épreuves : « Elle veut nous fortifier, nous consoler et nous aider […]. Pendant l’agonie de Jésus, Marie était là. Elle a souffert avec Lui à la croix. Un glaive de douleur a transpercé son cœur et elle l’a offert pour tous les péchés […]. Toutes les souffrances, elle les connaît »[23]. Il disait aussi : « Demandez que le Seigneur vous brûle, qu’il vous transforme, qu’il vous donne une âme pour compatir avec Marie»[24].
Pierre a développé ce thème dans d’autres enseignements. Je le cite :
« Demandez à Marie, qui est la mère de la compassion, de vous apprendre cette compassion »[25]. Ou encore : « C’est important pour nous de demander à Marie qui vit au pied de la croix du Seigneur, qui souffre et qui compatit sans arrêt avec Lui… Elle nous apprend à compatir. Et cette compassion, [c’est] quand ces petits sacrifices que nous faisons, nous les faisons pour la sanctification, pour la conversion des âmes […]. C’est pour ça qu’il faut le demander à Marie. Parce que c’est un mystère de maternité. Vraiment elle nous enfante dans la souffrance »[26].
-4ème thème : Marie nous protège dans le combat spirituel
Pierre Goursat avait une vive conscience du combat spirituel dans le monde et expliquait souvent que nous serions victorieux par Marie. Faisant référence au chapitre 12 de l’Apocalypse, il disait : « C’est évident que nous avons de plus en plus à combattre au niveau universel. C’est vraiment un combat avec le Dragon. C’est la femme avec le dragon, c’est Marie qui combat le dragon et qui le combat dans le monde entier »[27]. Il affirmait aussi : « On aura ce combat spirituel, parce que Satan se déchaînera contre nous, mais Marie nous protégera »[28].
Pierre était préoccupé par le devenir des familles et nous invitait à prier « pour que les familles soient renouvelées dans cet amour de charité ». Il poursuivait ainsi : Il est évident qu’actuellement, il y a des attaques sur la famille, c’est pourquoi il faut prier. Mais il faut prier… Marie s’occupe des attaques du démon ; Marie s’en occupe et s’en occupe bien »[29].
Pierre avait une très grande foi en la puissance d’intercession et de protection de la Vierge. En cas d’obstacles sur sa route, il restait serein : « Marie va tout arranger », disait-il. Lorsque les situations étaient bloquées, que le combat spirituel était intense, il invitait ses collaborateurs à aller prier avec lui à la basilique Notre-Dame des Victoires ou bien à la chapelle de la “Médaille miraculeuse”, rue du Bac. Il expliqua un jour : « Marie construit la Communauté et Marie est vraiment la gardienne de la Communauté […]. On le sent tous, on a dit que Marie était en filigrane dans tout ce que nous vivons… Elle est notre manteau, on est protégé »[30].
Pierre priait le chapelet avec beaucoup d’intensité et disait qu’il « est comme le lasso qui ferme la gueule aux chiens ». Il faisait allusion au démon, qui – précisait-il – « a une frousse épouvantable, une peur panique de Marie »[31]. Pierre affirmait aussi : « Nous sommes sûrs d’être vainqueurs, et d’être vainqueurs par Marie […]. On oublie que le démon existe ». Pierre ajoutait : « Et Dieu […] a pris une enfant, la plus humble des créatures, et la plus magnifique par son humilité, pour qu’elle soit la reine du ciel et de la terre et qu’elle domine sur cette sale bête de créature qu’est le démon […]. Donc si on s’appuie sur Marie, nous n’avons rien à craindre. Parce qu’en plus c’est une grâce maternelle et elle s’occupera de nous dans les plus grandes délicatesses et avec le cœur d’une mère »[32].
-5ème thème : Demeurer avec Marie pour recevoir l’Esprit Saint et pour évangéliser
Pierre rappelait que les apôtres étaient réunis au Cénacle avec Marie dans l’attente de la Pentecôte, et que s’ils avaient reçu l’effusion de l’Esprit qui les a renouvelés, c’était pour évangéliser. Il disait : « Après son Ascension, c’était une catastrophe et les disciples se sentent tout seuls, et alors ils vont au Cénacle et ils prient avec Marie, mère de Jésus, et ses frères. Ses frères, c’est la Fraternité de Jésus ! Et ils prient tous ensemble au Cénacle. Mais le Seigneur ensuite les pousse dehors. Il ne les laisse pas [au Cénacle]. Seulement, il faut qu’ils prient ! Et ensuite l’Esprit Saint va venir, bien sûr. Mais ils ont quand même prié »[33].
En 1979, Pierre Goursat publia un article pour expliquer l’objectif du rassemblement international du Renouveau qu’il organisa à Lourdes. Il écrivait alors : « J’espère qu’en persévérant dans la prière avec Marie, mère de Jésus, nous pourrons recevoir l’Esprit Saint qui descendra sur nous et devenir ainsi témoins du Christ “jusqu’aux extrémités de la terre”, comme ceux qui sortirent du Cénacle de Jérusalem au jour de la Pentecôte […] »[34].
-6ème thème : Accueillir Marie comme notre Mère et lui faire confiance
Pierre remettait chaque jour sa vie à Jésus par Marie en priant la consécration de St Louis-Marie Grignion de Montfort qu’il nous a fait connaître et qu’il nous invitait à dire chaque matin. Un jeune interne en médecine, qui découvrait la Communauté, visita Pierre Goursat à l’hôpital à la fin de sa vie. Pierre lui cita des passages entiers de St Louis-Marie Grignion de Montfort qu’il connaissait par cœur. Ce frère témoigne : « Je me faisais une joie de le visiter, mais c’était lui qui visitait mon âme, en prenait soin, lui faisait du bien, et quelque part une onction de douceur s’y est répandue, par ces paroles toutes inspirées par Marie ».
Pierre aimait méditer ces versets de l’évangile (Jn 19, 25-27) : « Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère […]. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : ‘‘Femme, voici ton fils’’. Puis il dit au disciple : ‘‘Voici ta mère’’. Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui ». Pierre expliquait : « Jean a suivi Jésus jusqu’au bout ! Il était à la Croix […]. Il était près de Jésus et près de sa Mère. Le secret de Jean, c’était sa Mère, la Mère de Jésus. Il a suivi Marie, [lui] le disciple que Jésus aimait, qui avait vu le coup de lance dans son Cœur ; c’est le seul qui rend ce témoignage de l’Esprit, de l’eau et [du] sang (cf. 1Jn 5, 8). [On] a percé le côté et ça a coulé. Et Jésus a donné sa Mère à Jean »[35].
Pierre nous exhortait à devenir des enfants de Marie, qui nous aime comme une mère. Je le cite à nouveau : « Le Seigneur nous dit : “Vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux si vous ne redevenez pas des petits enfants”. Alors on n’a qu’à redevenir des petits enfants. Qu’est-ce que font les petits enfants ? Eh bien, ils écoutent leur mère. Alors on a une mère que le Seigneur nous a donnée et que particulièrement on nous donne à notre époque. Marie est devenue la mère de l’Église officiellement, donc c’est vraiment notre mère. Et si on l’écoute, ça simplifie beaucoup les choses »[36]. Pierre faisait allusion au fait que durant le concile Vatican II, le 21 novembre 1964, Paul VI avait déclaré Marie « Mère de l’Église ».
Après le premier rassemblement du Renouveau charismatique qu’il avait organisé à Lourdes en 1976, Pierre écrivait dans un éditorial d’Il est vivant ! : « Ce que l’Esprit ravive du mystère de la Vierge Marie dans le Renouveau, ce n’est pas une piété sentimentale, mais le sens du réalisme devant se personne. Si Marie est une image symbolique, alors tous les excès de crédulité ou de scepticisme sont possibles. Si elle est rencontrée dans la foi comme une personne vivante, comme le Mère du Seigneur, comme notre Mère, alors les craintes s’évanouissent car on n’a pas affaire à une idée mais à une personne »[37].
Pierre évoqua en 1979 un évènement de son enfance qui l’avait marqué, pour illustrer la confiance que nous devons avoir envers la Vierge Marie :
« Quand j’étais petit, expliquait-il, j’avais une grande confiance dans ma mère et je devais être opéré de l’appendicite. Mon petit frère avait été opéré avant. On m’avait raconté que c’était très grave, qu’il avait manqué mourir. Quelques mois après, j’appréhendais d’être opéré. Maman avait obtenu qu’elle vienne jusqu’à la salle d’opération me tenir la main au moment où on m’endormait. J’étais bien et après elle me disait : “Mais tu étais tout détendu”. Et j’ai répondu : “Mais oui ! Puisque tu m’as dit que je ne souffrirais pas, alors j’avais confiance” ». Et il concluait ainsi : « Avec Marie, on a confiance ; c’est vraiment notre mère, et donc avec elle, tout est simple »[38].
Conclusion
Le cœur de Marie et le Cœur de Jésus étaient donc indissociables pour Pierre Goursat.
Dans ces différents enseignements, j’ai cherché à vous montrer que pour Pierre la vie de prière et le zèle missionnaire étaient intiment unis, inséparables. C’est en contemplant le Cœur de Jésus que Pierre vivait, d’une façon unifiée, tout orienté vers Dieu et vers les autres. La relation d’intimité qu’il avait avec Jésus, dans la prière, le conduisait toujours à l’évangélisation. Comme tout cœur humain, le Cœur de Jésus se contracte et se dilate en permanence pour irriguer le sang et assurer la vie, dans ce double mouvement physiologique incessant, qu’on appelle « systole » et « diastole ». On pourrait le transposer sur le plan spirituel. Pour Pierre, ces deux temps étaient indispensables afin de permettre à la vie divine de se diffuser en nous, et dans tout le Corps de l’Église. Dans l’adoration, Pierre se laissait renouveler par Jésus et était empli de compassion pour le salut des âmes. Et cela le poussait ensuite à l’évangélisation.
Je vous propose de conclure ce parcours avec Pierre en priant ensemble ces invocations au Cœur de Jésus et au Cœur immaculé de Marie que vous pouvez rependre avec moi :
« Jésus, doux et humble de cœur, rends notre cœur semblable au tien ».
« Cœur de Jésus, fournaise ardente de charité, viens nous brûler du feu de ton amour ».
« Cœur sacré de Jésus, nous avons confiance en toi ! ».
« Cœur immaculé de Marie, nous avons confiance en toi ! ».
Terminons en disant la prière de consécration de St Louis-Marie Grignion de Montfort à la Vierge Marie que Pierre aimait tant, et qu’il nous a enseigné :
« Nous vous choisissons aujourd’hui, ô Marie
en présence de toute la cour céleste, pour notre Mère et notre Reine.
Nous vous livrons et consacrons, en toute soumission et amour,
nos corps et nos âmes, nos biens intérieurs et extérieurs,
et la valeur même de nos bonnes actions passées, présentes et futures,
vous laissant un entier et plein droit
de disposer de nous et de tout ce qui nous appartient,
sans exception, selon votre bon plaisir,
à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité.
Amen ».
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[1] Retraite de la Fraternité de Jésus à Paray-le-Monial, août 1979.
[2] Interview de Pierre Goursat, mai 1988.
[3] Intervention de Pierre Goursat lors de la première session de Paray-le-Monial, 16 juillet 1975.
[4] Session de Paray-le-Monial, juillet 1977.
[5] Éditorial, Le Cœur de Dieu, Les Cahiers du Renouveau-Il est Vivant !, n° 17, février 1978, p. 2.
[6] Pie XII, encyclique Haurietis aquas in gaudio, n° 72.
[7] St Bonaventure, La Vigne mystique.
[8] Lettre au Père Croiset, 3 novembre 1689.
[9] Week-end Emmanuel, 23 novembre 1975.
[10] Il est Vivant !, n° 10, décembre 1976.
[11] Retraite de la Fraternité de Jésus à Paray-le-Monial, août 1979.
[12] Retraite de la Fraternité de Jésus, Paray-le-Monial, 30 décembre 1977.
[13] Témoignage de P. Goursat juillet 1986.
[14] Retraite de la Fraternité de Jésus, août 1979.
[15] Témoignage d’Élisabeth Dumont, 14 avril 1991.
[16] Témoignage de Pierre Goursat, mai 1988.
[17] Week-end communautaire à Barcelone en Espagne, 29 mai 1988.
[18] Notes préparatoires à un enseignement à l’école d’oraison, fin 1971.
[19] Fraternité de Jésus, Noël 1983.
[20] Week-end communautaire, 14-15 juin 1980.
[21] Retraite de Fraternité de Jésus, Paray-le-Monial, 24 juillet 1983.
[22] Éditorial dans la revue Il est vivant !, n° 6-7, février – mai 1976.
[23] Réflexions spirituelles de Pierre Goursat, été 1980 (M22).
[24] Entretien du 23 mai 1976.
[25] Week-end communautaire, 21 juin 1981.
[26] Week-end Communautaire, 20 septembre 1981.
[27] Week-end communautaire à Neuilly, 12 mai 1979.
[28] Retraite de la Fraternité de Jésus, Pâques 1978.
[29] Week-end communautaire, avril 1983.
[30] Retraite de la Fraternité de Jésus, 10 août 1978.
[31] Week-end communautaire, 30-31 mai 1981.
[32] Week-end communautaire, 15 mars 1980.
[33] Retraite de Fraternité de Jésus, Pâques 1982.
[34] Éditorial dans la revue Il est vivant !, n° 23, mars 1979.
[35] Retraite de Fraternité de Jésus, fin décembre 1980.
[36] Week-end communautaire, printemps 1979.
[37] Éditorial dans la revue Il est vivant !, n° 8, juillet 1976.
[38] Retraite de la Fraternité de Jésus, Paray-le-Monial, août 1979.